De ses périples africains et de son séjour bruxellois, Eva a conservé le goût des lodges, immergés dans une nature exubérante, et des bow-windows qui communiquent largement avec l’extérieur. Au cœur de la vallée de la Charentonne, méconnue et sauvage, voici une rénovation exemplaire qui permet à ses propriétaires de bénéficier d’une vue spectaculaire sur un environnement qui ne l’est pas moins.
De jour comme de nuit, immergée dans son environnement, cette maison vit au rythme de la nature
Cette maison a été achetée comme résidence secondaire en 2009. À la fin de l’été, ses propriétaires ont décidé d’entreprendre des travaux de rénovation. A ce moment-là, ils avaient décidé de faire de Ruisse-la- Lune leur résidence principale. Les premiers travaux, restauration et piscine, ont démarré en 2010, puis l’extension a été réalisée en 2013… Avant de rejoindre la France en 2007, Eva a passé de longues années à l’étranger, à Bruxelles notamment où la plupart des constructions, anciennes comme récentes, affichent de larges bow-windows pour capter la lumière et profiter des jardins dont le cœur de ville est copieusement fourni, bien plus qu’à Paris. Elle a aussi vécu au Kenya, à Nairobi, aux pieds des Ngong Hills. Sa maison était située dans le quartier qui porte le nom de Karen, en mémoire de l’écrivain Karen Blixen, non loin de la ferme que possédait jadis la femme de lettres danoise. Eva s’est nourrie de son séjour africain, ses réminiscences ont largement contribué aux choix constructifs de sa maison normande. Elle nous en fait écho avec un lyrisme convaincant : « Notre maison était pleinement ouverte sur la nature, on vivait dedans-dehors, de l’intérieur au style britannique vers la véranda largement vitrée au cœur d’un jardin exubérant à force de jasmins, bougainvilliers, et autres fleurs délicieuses. Le jour, les marabouts se perchaient sur les acacias, la nuit, entre les cris de bush babies (galagos), on entendait rire des hyènes. On vivait la nature dans ses rythmes et son omniprésence, ne cherchant pas à la canaliser, encore moins à la dompter. Cette nature nous rappelait sans cesse que nous faisions partie d’un tout, et qu’il n’y a d’autre quête du bonheur que dans le respect et la culture de l’harmonie. » Il n’y avait pas que dans sa maison qu’Eva vivait avec passion cette communion avec son environnement. Lors des safaris qu’elle organisait dans les grandes plaines de la vallée du Rift, la région des lacs, et les montagnes du nord du Kenya, elle
« respira » les grands espaces, les horizons à perte de vue, côtoya la faune, vécu dans cette nature qui submerge totalement par sa puissance et sa beauté. Elle connut les lodges construits en bois et en terre, somptueux, totalement ouverts, surplombant le bush africain et sa vie sauvage… « Ainsi, à partir d’une petite ferme en colombages, en respectant scrupuleusement les codes et lois de la construction normande traditionnelle, en gardant l’harmonie comme fil d’Ariane mais sans le chercher consciemment, nous avons fait sortir de terre une extension qui se résume en un mélange de bow-window bruxellois et lodge africain… Et ces sensations perdues d’Afrique reviennent, ici, au cœur du bocage normand dans cet écrin de nature qu’est la vallée de la Charentonne, entre pays d’Ouche et Pays d’Auge. Ici, tout est beau, tout est bon : les ciels changeants, la brume qui monte de la rivière, les lumières et toute leur palette de nuances, le vent dans les feuilles, les rideaux de pluie sur la vallée, le dégradé des verts, les cris d’animaux dans la nuit, le hululement de la chouette, la danse des chevreuils, la famille sanglier avec ses 12 marcassins à la queue-leu-leu qui viennent boire à la rivière, les vols d’oiseaux migrateurs, canards, cormorans, hérons… et le reflet de la lune dans la Charentonne. Ici, nous sommes à Ruisse-la-Lune. À l’intérieur, l’ambiance y est tantôt lumineuse – toujours la journée, même « quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle….. » – tantôt tamisée le soir venu et toujours chaleureuse. Ce bonheur à moins de deux heures du centre de Paris, à moins d’une heure de la côte normande « dans une vallée magnifique, truffée de petites normandes comme la nôtre, qui sont autant de petits paradis en puissance ! ».